Les différentes sortes d'usure en Islam

L’usure est strictement interdite dans l’Islam et se présente sous deux formes principales : l’usure de l’intérêt (nassi’a) et l’usure de supériorité (fadhl). Cet article explore les deux types d’usure, en se basant sur le Coran, la Sunna et l’unanimité des savants.

Définition de l’usure de délai (Nassi’a)

L’usure de délai, ou nassi’a, désigne l’excédent convenu qui revient à l’usurier de la part de l’emprunteur en contrepartie du délai accordé.

Ce type d’usure est interdit par :

  • Le Coran
  • La Sunna
  • L’unanimité des savants

Qu’est-ce que l’usure de supériorité (Fadhl) ?

L’usure de supériorité, ou fadhl, est l’échange d’argent contre de l’argent ou de la nourriture contre de la nourriture avec un excédent. Elle est considérée comme un subterfuge pour pratiquer l’usure d’intérêt.

Ce type d’usure est interdit par :

  • La Sunna
  • L’unanimité des savants

Le cas spécifiques de l’usure de supériorité ou l’usure dans les échanges de produits similaires

L’usure de supériorité est principalement concernée dans les échanges mentionnés dans ce hadith :

Selon Oubada ibn Samet, le Messager d’Allah (aleyhi salat wa salam) a dit : « L’or par l’or, l’argent par l’argent, le blé par le blé, l’orge par l’orge, les dattes par les dattes et le sel par le sel, chaque espèce par son pareil, de quantités semblables et de donnant-donnant. En dehors de ces espèces, vendez comme il vous convient mais donnant-donnant. »

Quand une de ces espèces est échangée contre son semblable (or contre or ; dattes contre dattes), il est interdit de considérer que l’une est meilleure que l’autre (usure de supériorité) et de recevoir plus que la quantité donnée (usure d’intérêt). Le poids ou la mesure doivent être pareils pour les deux espèces échangées, et l’échange doit avoir lieu séance tenante.

Interdictions spécifiques

Selon Abou Said al Khoudri, le Messager d’Allah (aleyhi salat wa salam) a dit : « N’échangez l’or contre l’or qu’en quantités similaires et ne considérez pas que telle quantité est supérieure à l’autre ; n’échangez l’argent contre de l’argent qu’en quantités similaires, et ne considérez pas que telle quantité est supérieure à l’autre et n’échangez pas une espèce non disponible contre une autre disponible. »

Selon Omar ibn Khattab, le Messager d’Allah a dit : « Échanger de l’or contre de l’or est une usure sauf si cela fait séance tenante, échanger du blé contre du blé est une usure sauf si cela se fait séance tenante, échanger de l’orge contre de l’orge est une usure sauf si cela se fait séance tenante, échanger des dattes contre des dattes est une usure sauf si cela se fait séance tenante. »

Abou Said a rapporté : « Au temps du Messager d’Allah (aleyhi salat wa salam), on récoltait des dattes de différentes qualités. On échangeait alors deux saâ contre un de dattes de bonne qualité. Quand le Messager d’Allah (aleyhi salat wa salam) a été mis au courant, il a dit : ‘On n’échange pas deux saâ de dattes contre un et deux saâ de blé contre un et un dirham contre deux.' »

Permissibilité sous conditions

Quand une espèce est échangée contre une autre espèce comme l’or contre de l’argent ou du blé contre de l’orge, le principe de supériorité est permis à condition que l’échange ait lieu séance tenante.

Selon Oubada ibn Samet, le Messager d’Allah (aleyhi salat wa salam) a dit : « En dehors de ces espèces, vendez comme il vous convient mais donnant-donnant. »

Dans le hadith rapporté par Abou Daoud, le Messager d’Allah (aleyhi salat wa salam) a dit : « Il n’y a aucun inconvénient à échanger de l’or contre une plus grande quantité d’argent, séance tenante et sans délai, comme il n’y a aucun inconvénient à échanger du blé contre une plus grande quantité d’orge, séance tenante et sans délai. »

Exception pour la Mouzabana

Il n’est pas permis d’échanger des dattes fraîches contre d’autres sèches sauf pour ceux qui ne possèdent pas de palmiers ; ces derniers peuvent échanger leurs dattes sèches contre leur consommation du fruit encore sur son palmier en évaluant approximativement la quantité de chaque partie.

Abdallah ibn Omar a rapporté : « Le Messager d’Allah (aleyhi salat wa salam) a interdit la mouzabana (échange du fruit sur son palmier contre des dattes sèches mesurées, et l’échange du raisin sur son cep contre des raisins secs mesurés). »

Selon Zaid Ibn Thabet, « Le Messager d’Allah (aleyhi salat wa salam) a permis à celui qui a l’usufruit sur un palmier d’échanger le fruit contre une quantité approximative de dattes sèches. » Cependant, il est interdit l’échange du fruit sur son palmier contre une quantité équivalente et mesurée de dattes sèches, car le fruit diminue de volume en se desséchant.

Selon Saâd ibn Abi Waqqas, « Le Prophète (aleyhi salat wa salam) a été interrogé sur l’échange de dattes fraîches contre d’autres sèches. Il a demandé : ‘Perdent-elles du poids en se desséchant ?’ On lui a répondu que oui. Alors il a interdit cette vente. »

Concomitance avec une espèce non semblable

En plus de l’interdiction d’échanger l’une de ces espèces contre une autre semblable, il est également interdit d’échanger l’une ou l’autre (ou les deux ensemble) en concomitance avec une espèce non semblable.

Foudhala ibn Oubeid a rapporté : « Le jour de Kheybar, j’ai acheté un collier pour douze dinars (en or), comprenant des pièces d’or et des verroteries. Quand je l’ai défait, j’ai constaté qu’il y avait plus de douze dinars en or. Quand j’ai mis le Messager d’Allah au courant, il a dit : ‘Il fallait le défaire avant de le vendre.' »

Conclusion

L’usure, sous ses différentes formes, est fermement interdite dans l’Islam pour préserver l’équité et l’intégrité des transactions financières. Les enseignements du Prophète (aleyhi salat wa salam) fournissent des directives claires pour éviter toute forme d’injustice économique, garantissant ainsi une société juste et équitable.

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